Al-Khawarizmi

Al-Khawarizmi , né vers 783, originaire de Khiva dans la région du Khwarezm, Ouzbékistan actuel  qui lui a donné son nom, mort vers 850 à Bagdad, est un mathématicien, géographe, astrologue et astronome perse, membre des Maisons de la sagesse dont les écrits, rédigés en langue arabe, ont permis l’introduction de l’algèbre en Europe. Sa vie s’est déroulée en totalité à l’époque de la dynastie Abbasside.

 

 

Il est à l’origine des mots « algorithme » (qui n’est autre que le nom latinisé : « algoritmi » 3) et « algèbre » (issu d’une méthode et du titre d’un de ses ouvrages) ou encore de l’utilisation des chiffres arabes dont la diffusion dans le Moyen-Orient et en Europe provient d’un autre de ses livres (qui lui-même traite des mathématiques indiennes).

 

Son apport en mathématiques fut tel qu’il est également surnommé « le père de l’algèbre », avec Diophante d’Alexandrie, dont il reprendra les travaux. En effet, il fut le premier à répertorier de façon systématique des méthodes de résolution d’équations en classant celles-ci.

 

Il ne faut pas confondre ce mathématicien Muhammad ibn Mūsā al-Khuwārizmī avec un autre mathématicien perse : Abu-‘Abdollâh Mohammad Khuwârizmi qui, lui, est l’auteur de Mafâtih al-‘Olum (ouvrage de mathématiques écrit vers 976).

 

En mathématiques

 

Première page du Kitāb al-mukhtaṣar fī ḥisāb al-jabr wa-l-muqābala

 

Il est un inventeur arabe de algèbre et l’auteur de plusieurs ouvrages de mathématiques dont l’un des plus célèbres est intitulé kitābu ‘l-mukhtaṣar fī ḥisābi ‘l-jabr wa’l-muqābalah, ou Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison, publié sous le règne d’Al-Ma’mūn (813-833). Ce livre contient six chapitres, consacrés chacun à un type particulier d’équation. Il ne contient aucun chiffre. Toutes les équations sont exprimées avec des mots. Le carré de l’inconnue est nommé « le carré » ou mâl, l’inconnue est « la chose » ou shay (šay),la racine est le jidhr, la constante est le dirham ou adǎd. Le terme al-jabr fut repris par les Européens et devint plus tard le mot algèbre.

 

Un autre ouvrage, dont l’original en arabe a disparu, Kitābu ‘l-ĵāmi` wa ‘t-tafrīq bi-ḥisābi ‘l-Hind (« Livre de l’addition et de la soustraction d’après le calcul indien »), décrit le système des chiffres « arabes » (en fait, empruntés aux Indiens). Il fut le vecteur de la diffusion de ces chiffres dans le Moyen-Orient et dans le Califat de Cordoue, d’où Gerbert d’Aurillac (Sylvestre II) les fera parvenir au monde chrétien.

 

L’Europe médiévale l’a bien connu et son nom ainsi que le titre d’un de ses ouvrages sont même passés dans la langue courante. Le algorithme, est ainsi une déformation de al-Kwarizmi, et le mot algèbre provient du mot al-jabr est extrait du titre d’un livre qu’il avait consacré à l’algèbre.

 

En astronomie

 

Al-Khawarizmi est l’auteur d’un zij, paru en 830, et connu sous le nom de Zīj al-Sindhind (Table indienne). « Les tables d’al-Khwârizmî, composées vers 830, établies selon le calendrier persan et sur le méridien d’Arim (montagne imaginaire de Perse) ont été revues par l’astronome andalou Maslama al-Majrîtî (vers 1000), traduites et adaptées au calendrier julien en 1116 par le juif converti Pierre Alphonse, puis retraduites et accompagnées de canons, vers 1126, par Adélard de Bath. Fondées sur un compromis entre le système indien du Sindhind et celui de Ptolémée, elles sont très délicates à utiliser et ont été assez peu diffusées dans l’Occident latin » (Jean-Patrice Boudet). Ont suivi les tables d’al-Battânî (mort en 929), puis les tables de Tolède (peu avant 1085).

sources wikipedia