Amou-Daria

L’Amou-Daria (Daria signifie « mer » ou « très grande rivière »), anciennement appelé Oxus et appelé Jihoun dans la géographie du Moyen Âge arabo-musulman, est un fleuve d’Asie centrale du bassin endoréique de la mer d’Aral.

 

 

 

Géographie

 

L’Amou-Daria naît dans les montagnes du Pamir, traverse l’Hindou Kouch puis le désert du Karakoum, avant de former un delta qui se jette dans la mer d’Aral.

L’Amou-Daria est formé de la jonction de deux puissants cours d’eau, le Vakhch (qui a donné le nom Oxus) venu du nord-est (Kirghizistan et Tadjikistan) et le Piandj venu du plateau du Pamir (à l’est). Ce dernier, plus puissant, est considéré comme étant le cours supérieur du fleuve.

Sa surface de d’irrigation ou bassin versant est de 534 739 km², et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d’eau (c’est-à-dire un peu plus de 1 850 m³/s – autant que le Rhône en Camargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l’irrigation. Cette énorme quantité d’eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l’Hindou Kouch, du Tian Shan et du Pamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où la lame d’eau écoulée peut atteindre 1000 millimètres par an.

Long de 2580 km, mais navigable sur 1450 km uniquement, il est très utilisé pour l’irrigation (notamment pour la culture du coton), ce qui a causé en grande partie l’assèchement de la mer d’Aral.

L’Amou-Daria sert de frontière entre l’Afghanistan et le Tadjikistan, et entre l’Ouzbékistan et le Turkménistan. Le canal du Karakoum, long de 1 375 km part de l’Amou-Daria en direction de la mer Caspienne, qu’il atteint au niveau de la ville de Türkmenbaşy (ex Krasnovodsk), et passe notamment par Ashgabad, la capitale du Turkménistan.

Pendant l’Antiquité, peut-être même dans les temps historiques, l’Amou-Daria avait certainement ses embouchures plus à l’ouest qu’elles ne le sont de nos jours. Au lieu de se jeter dans la mer d’Aral, il coulait vers la mer de Khowaresme, dont les lacs de Sarykamych actuels nous présentent les restes. Cette mer disparue, ou plutôt ce vaste lac, avait pour issue un autre fleuve, dont le lit s’est conservé jusqu’à nos jours sous le nom de l’Ouzboï. A mesure que le bassin de Khowaresme se desséchait ou s’éloignait vers le Nord, l’Ouzboï diminuait, et enfin il cessa d’exister comme fleuve permanent. On ne trouve plus dans son lit que quelques petits lacs avec de l’eau saumâtre ou salée.

Il est certain que le bassin de l’Amou-Daria était autrefois beaucoup plus vaste que de nos jours. Les rivières de Kochka-daria, de Zérafchan et même de Syr-Daria n’étaient que ses affluents, de même que le Khouloum, le Balkh-Daria, le Sangalak, le Mourghab (mervien) et le Tedjent, dont les sources se trouvent dans les montagnes de l’Hindou-Kouch et dont les eaux se perdent dans les steppes à de grandes distances de l’Oxus.

Les bords de l’Amou-Daria et de ses branches principales sont peu peuplés. Dans la partie montagneuse du bassin, c’est l’étroitesse des vallées qui en est la cause; dans les steppes, ce sont l’aridité du sol et les inondations que la rivière elle-même produit chaque année. La population la plus dense se trouve dans le delta, mais elle se tient assez loin du fleuve même, sur les bords de nombreux canaux, dont plusieurs sont assez grands pour être navigables.

sources wikipedia